Attention aux drones
Les drones permettent par exemple aux contremaîtres et aux chefs de chantier d'enregistrer rapidement l'avancement des travaux. Mais il existe aussi un certain nombre de risques.
En ce qui concerne le risque électrique, un choc électrique est envisageable pendant le processus de charge. Une protection contre le contact direct ou indirect avec des pièces sous tension est ici nécessaire comme mesure de sécurité. En outre, le contrôle régulier des dispositifs de charge fixes et mobiles, par exemple dans les véhicules d'intervention ou le dépôt des pompiers, peut contribuer à minimiser le risque de choc électrique pendant une opération de charge. Le risque de court-circuit dû à une inversion de la polarité de la batterie ou de l'infrastructure de charge doit également être exclu, par exemple en utilisant des connexions protégées contre l'inversion de la polarité.
Les risques mécaniques pendant l'utilisation du drone peuvent provenir de pièces en mouvement contrôlé, mais non protégées (p. ex. les hélices). Il est absolument nécessaire de vérifier régulièrement l'absence de défauts avant chaque utilisation, car même une fissure capillaire dans l'hélice, par exemple, peut se transformer avec le temps en un danger dû aux parties de l'hélice qui volent autour. Une protection d'hélice peut être utilisée comme protection contre les contacts. En outre, les procédures de travail, notamment avant le décollage et après l'atterrissage, doivent être organisées de manière à ce que des mesures de sécurité soient prises pour éviter les mouvements ou les contacts accidentels. Par exemple, l'aire de décollage et d'atterrissage doit être signalée et protégée contre l'accès de personnes non autorisées ou non impliquées. Cela n'est pas seulement pertinent de jour, mais aussi et surtout de nuit en raison des mauvaises conditions de visibilité.
Un éclairage suffisant permet d'augmenter la visibilité pour les tiers. La chute, le trébuchement ou le renversement du/de la pilote de drone, de l'observateur/trice de l'espace aérien ou d'une personne auxiliaire constituent un autre danger mécanique. En particulier lors de décollages à partir d'une pente ou de lieux d'atterrissage difficilement accessibles, il convient d'assurer la sécurité de la marche en portant des chaussures appropriées et d'éliminer les obstacles ou les salissures aux alentours des hélices. Il peut souvent être utile d'équiper l'un des véhicules d'intervention avec plate-forme de chargement (p. ex. un pick-up) de manière à pouvoir effectuer des décollages et des atterrissages sur la plate-forme de chargement. Cela permet de gagner du temps pour la mise en place ainsi que pour l'éclairage des aires de décollage sur des terrains dégagés et évite de devoir dégager les aires de décollage d'obstacles tels que des petits cailloux qui pourraient être soulevés par les tourbillons d'air provoqués par les hélices en rotation et endommager le drone. Dans la mesure où l'aire de décollage et d'atterrissage est aménagée sur un véhicule, il est absolument nécessaire de la choisir de manière à ce qu'il n'y ait pas de gros éléments métalliques, par exemple sur la surface de chargement. Selon le modèle de drone, il se peut que le champ magnétique soit si fortement influencé que le capteur magnétique du drone indique une erreur. Pour les modèles de drones équipés de plus d'un capteur magnétique, c'est-à-dire ceux avec une unité de mesure intégrée (IMU) redondante, cet effet est compensé dans la plupart des cas.
Les drones non protégés en mouvement dans l'air présentent également un certain risque mécanique, qui peut être réduit par une protection contre les chocs. Il est important de veiller à la protection de la zone contrôlée au sol, où ont lieu les décollages et les atterrissages, et, pour les drones plus lourds à partir de 4 kg, de la zone située sous le drone en cas de chute. Comme le port du casque est en principe obligatoire sur le lieu d'utilisation, l'énergie d'impact maximale de 89 joules calculée à partir de l'utilisation de drones civils ne s'applique pas aux drones pesant jusqu'à 249 grammes.
Le risque de chute du personnel de récupération n'existe pas seulement lors de l'engagement opérationnel habituel, mais aussi lors de la récupération de drones perdus, par exemple lorsqu'un drone d'intervention a fait un atterrissage d'urgence dans un arbre sur une pente raide. Dans ce cas également, il convient d'assurer la sécurité de la marche en portant des chaussures appropriées. Les obstacles et les salissures doivent être éliminés en conséquence.
Le risque chimique concerne en particulier le contact de la peau avec des solides et des liquides ou le travail avec de l'humidité. Dans ce cas, il est possible de porter une protection cutanée (par exemple des gants) et d'utiliser un produit de nettoyage ou de soin de la peau en cas de contamination. Le dégazage des cellules de batterie est également possible, ce qui peut être minimisé par l'utilisation de batteries lithium-polymère. Ces accumulateurs ne dégagent pas de gaz. En raison de la densité énergétique extrêmement élevée, le risque d'inflammation ou d'explosion est toutefois envisageable, par exemple en raison d'une surchauffe, d'une surcharge ou d'une sollicitation mécanique excessive de l'accumulateur. Une contre-mesure consiste à utiliser ce que l'on appelle des pochettes LiPo, qui devraient être utilisées pour le stockage, mais aussi pendant un processus de charge. En cas d'erreur, elles peuvent limiter la propagation des flammes en minimisant l'apport d'oxygène.
L'exposition de l'équipe d'intervention par drone à l'environnement de travail peut avoir une influence négative sur la sécurité au travail, tant sur le plan physique que psychique. L'éclairage fait partie des contraintes physiques. La nuit en particulier, des zones de décollage et d'atterrissage trop éclairées ou des flashs trop vifs sur le drone peuvent éblouir les pilotes et d'autres personnes ou les gêner dans leurs activités. De même, les reflets d'un drone clignotant sur les bandes de sécurité des vêtements de l'uniforme d'intervention peuvent être irritants. En guise de contre-mesure, il convient d'utiliser différents niveaux d'éclairage, de nuit comme de jour, et de choisir à chaque fois les zones de travail de telle sorte qu'aucun danger ne puisse survenir au sol. Si cela n'est pas possible autrement, il est également possible de porter une protection oculaire contre l'éblouissement. Un autre inconvénient physique est le bruit des moteurs ou des hélices. Le port de protections auditives permet de réduire ce bruit. La plupart des casques d'intervention intègrent déjà de telles protections auditives.
La plus grande charge psychique de l'environnement de travail due à l'utilisation de drones provient des longues phases de concentration. Non seulement les pilotes de drones doivent être très concentrés pendant le vol et observer simultanément de nombreux paramètres, tels que l'état de la batterie, les sources de danger au sol et dans les airs, les messages radio des observateurs de l'espace aérien, la position et l'orientation du drone, mais les observateurs de l'espace aérien peuvent également avoir des difficultés de concentration au bout d'un certain temps et devraient être remplacés. Cette valeur temporelle varie d'une personne à l'autre et doit être déterminée individuellement lors des exercices pour chaque observateur de l'espace aérien et pilote de drone. Si cela n'est pas possible, les valeurs indicatives suivantes doivent être respectées :
- Pilote de drone : 10 minutes de pause après 45 minutes de vol
- Observateur/trice de l'espace aérien : 15 minutes de pause après 90 minutes d'observation
Des instructions internes peuvent être rédigées à cet effet. Les forces d'intervention devraient être formées en conséquence et les instructions de sécurité déjà disponibles pour les travaux impliquant de longues phases de concentration devraient être appliquées conformément aux prescriptions.