La population suisse est satisfaite des soins de santé
La majorité de la population suisse âgée de 18 ans et plus donne de bonnes notes au système de santé suisse. C'est ce qui ressort d'une enquête menée dans onze pays sous l'égide du Commonwealth Fund et présentée à Washington.
Le Commonwealth Fund fait réaliser tous les trois ans une enquête auprès de la population dans plusieurs pays, dont la Suisse. Sur les 1520 personnes de plus de 18 ans interrogées, environ 60% estiment que le système de santé suisse fonctionne dans l'ensemble bien, voire très bien.
66 % trouvent en outre la qualité des soins médicaux excellente ou très bonne. En comparaison internationale, la Suisse se place ainsi en tête. Les délais d'attente courts pour les consultations médicales et les opérations, la rapidité des analyses de laboratoire et la qualité des traitements sont bien notés. Dans les autres pays, ces valeurs sont parfois nettement inférieures à celles de la Suisse.
Bons médecins de famille
Parmi les personnes interrogées, 90% s'adressent d'abord à leur médecin de famille ou à un centre de santé en cas de problème de santé. En 2010, ils étaient encore 93,5 %. La Suisse recule ainsi de quelques rangs en comparaison internationale ; dans presque tous les autres pays, la proportion est passée nettement au-dessus de 90 pour cent. Une majorité de 64 pour cent (2010 : 69 pour cent) est très satisfaite du traitement et donne de bonnes à excellentes notes aux médecins de famille et aux centres de santé. Les critères d'évaluation étaient que le médecin connaisse les antécédents médicaux, consacre suffisamment de temps au patient, associe le patient aux décisions et l'informe de manière compréhensible.
Lorsque le médecin de famille ou le centre de santé coordonne le traitement et accompagne le patient sur le plan médical, les appréciations du point de vue des patients sont encore nettement meilleures : Les personnes bénéficiant d'une telle prise en charge médicale complète (appelée "medical home") se prononcent plus positivement sur la coordination et la qualité des traitements médicaux (p. ex. moins d'erreurs médicales constatées par les patients ou une plus grande participation aux décisions concernant les traitements).
90% des personnes interrogées qualifient leur propre état de santé de bon à excellent. La Suisse est ainsi en tête du classement avec la Nouvelle-Zélande et l'Australie. 48 % des personnes interrogées souffrent d'au moins une maladie chronique, la part des plus de 65 ans (76 %) étant ici nettement plus élevée. Environ 92% des personnes interrogées souffrant d'une maladie chronique se sentent bien informées et prises en charge ; une proportion similaire se dit confiante dans sa capacité à surmonter ses problèmes de santé.
Plus de visites chez les spécialistes
Parallèlement, le nombre de prestations médicales reçues en Suisse a augmenté : en 2010, environ 44 pour cent des personnes interrogées ont indiqué avoir consulté un spécialiste au cours des deux dernières années ; en 2016, elles sont un peu plus de 54 pour cent. La proportion de personnes ayant consulté au moins deux médecins au cours des douze derniers mois a également augmenté, passant de 45 pour cent à environ 57 pour cent. Cette croissance du recours aux prestations de santé est particulièrement élevée en Suisse par rapport aux autres pays étudiés. La majorité des personnes interrogées (77 pour cent) est cependant d'avis que la quantité de prestations fournies est juste et que peu d'examens ou de traitements inutiles sont effectués (88 pour cent). Sur ce point, les médecins de premier recours avaient une autre opinion lors de l'enquête de l'année dernière. La moitié d'entre eux (51 pour cent) avaient critiqué le fait que trop de prestations médicales inutiles étaient fournies en Suisse.
Dans les derniers sondages, seuls quelques patients en Suisse se sont montrés confrontés au problème de devoir renoncer à des prestations médicales pour des raisons financières. En 2010, ils étaient encore 10 % à le faire. En 2016, ils sont déjà 23 pour cent à avoir renoncé à une consultation médicale, à un traitement ou à un médicament au cours de l'année dernière. Ce sont surtout les personnes de moins de 49 ans et les personnes aux revenus les plus faibles qui sont concernées.
Santé2020
Dans sa stratégie de politique de santé Santé2020, le Conseil fédéral a adopté différentes mesures pour s'attaquer aux points faibles du système de santé suisse. L'un des piliers centraux est la promotion des soins coordonnés, par exemple par l'introduction du dossier électronique du patient ou le renforcement de la collaboration dans les soins de base. La sécurité des patients doit en outre être renforcée grâce à des programmes nationaux de qualité. La quatrième conférence nationale Santé2020, qui aura lieu le 31 janvier 2017, se concentrera en outre sur le thème de la prévention dans les soins de santé.
La Suisse participe depuis 2010 à l'enquête internationale du Commonwealth Fund sur les soins de santé. Les résultats de l'enquête internationale de cette année seront discutés lors d'une réunion ministérielle du Commonwealth Fund entre le 16 et le 18 décembre 2016 à Washington. Le Commonwealth Fund est une fondation privée à but non lucratif qui a pour objectif de promouvoir des systèmes de santé fonctionnant bien et efficaces, avec un meilleur accès à l'assurance maladie et une amélioration de la qualité des prestations. La délégation suisse est représentée à la réunion par Pascal Strupler, directeur de l'OFSP.
Outre l'Allemagne, l'Australie, le Canada, la France, la Grande-Bretagne, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, les Pays-Bas, la Suède et les Etats-Unis, la Suisse a également participé à l'enquête 2016 "International Health Policy Survey" du Commonwealth Fund, New York (Etats-Unis). En Suisse, 1520 personnes au total ont été interrogées dans les trois grandes régions linguistiques du pays, sur mandat de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP).
Source : OFSP