Interdire aux supporters à risque de quitter le pays si nécessaire

Lors de la finale de la Coupe d'Europe des clubs champions entre le Liverpool FC et la Juventus Turin en 1985 au stade du Heysel à Bruxelles, une panique générale a éclaté parmi les spectateurs. La panique avait été déclenchée par des hooligans. À l'époque, 39 personnes étaient mortes et 600 avaient été blessées. Suite à cette tragédie, 42 États, dont la Suisse, ont signé la Convention européenne sur la violence et les débordements de spectateurs lors de manifestations sportives et notamment de matches de football.

La Suisse peut déjà interdire les départs

La révision de la convention vise à adopter une approche commune et multidimensionnelle : Il s'agit d'offrir aux spectateurs qui souhaitent simplement assister à un bon match un cadre hospitalier ("good hospitality") à l'intérieur et à l'extérieur des stades et de mieux prévenir les comportements dangereux de certaines personnes. En outre, les Etats signataires doivent être tenus de permettre d'interdire aux supporters à risque d'assister à une manifestation sportive se déroulant à l'étranger de quitter le pays. En Suisse, cela est déjà possible aujourd'hui, comme l'écrit le Conseil fédéral.

Important pour la coopération

La révision de la convention n'affecte pas le droit suisse en vigueur. La révision est importante, car elle harmonise la coopération entre les 42 Etats membres afin que tous travaillent sur la même base, comme l'écrit le Conseil fédéral. Grâce à la révision, il serait par exemple possible d'organiser de manière uniforme les points nationaux d'information sur le football (National Football Information Points, NFIP) des 42 États membres. En Suisse, c'est l'Office fédéral de la police (Fedpol) qui est chargé de cette tâche. Le NFIP est un instrument de coordination qui permet d'assurer le contact entre tous les partenaires suisses (corps de police cantonaux, fédérations sportives, clubs de football) et l'étranger. Si les PNIF sont institutionnalisés dans tous les Etats membres, ceux-ci pourront échanger des informations encore plus facilement et collaborer encore plus étroitement entre eux, comme l'écrit en outre le Conseil fédéral.

Berne approuve la révision de cette convention européenne, qui devrait être signée en juillet par le Département fédéral de justice et police. Un projet de consultation sera ensuite élaboré afin qu'un message correspondant puisse être rédigé d'ici fin 2017.

Délégation de Fedpol à Paris

La Fedpol sera présente lors du championnat d'Europe de football 2016 en France. Une délégation policière de huit personnes sera présente sur place. Elle est composée d'experts en hooliganisme de Fedpol et des corps de police cantonaux. L'équipe suivra les rencontres de l'équipe nationale suisse et sera active en France aussi longtemps que l'équipe pourra se qualifier pour le tour suivant. La présence de l'équipe de police dans les stades et les fans zones doit permettre d'assurer un dialogue actif avec les fans de football suisses. L'équipe mobile est placée sous l'autorité de la police française, qui décide également des détails de l'intervention.

Dans le contexte géopolitique actuel, où le terrorisme constitue une menace réelle, l'Euro 2016 se déroulera sous haute sécurité. Les questions de sécurité liées au terrorisme relèvent de la compétence de la police française, mais l'équipe suisse qui a fait le déplacement a également pour mission d'informer les supporters des mesures de sécurité spéciales que les autorités françaises peuvent prendre, est-il également précisé.

Pour plus d'informations sur la révision de la convention européenne ainsi que sur les mesures prises à l'occasion du championnat européen de football : www.fedpol.admin.ch