Démystifier dix mythes sur la blockchain

La technologie blockchain suscite actuellement de grands espoirs. De nombreux mythes se sont développés à ce sujet.

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La blockchain est devenue en très peu de temps l'un des thèmes centraux du monde numérique, bien que - ou justement parce que - les connaissances approfondies des processus sous-jacents font souvent défaut (voir aussi notre Article spécialisé ici). Il n'est donc pas étonnant que de nombreux mythes se soient développés autour de la blockchain. Les experts de NTT Security démystifient ci-après certains de ces mythes.

  1. Blockchain et Bitcoin sont deux choses très différentes

Ce n'est que partiellement vrai. On peut certes considérer le bitcoin comme la mise en œuvre d'une technologie - plus générale - de chaîne de blocs, mais les deux sont très étroitement liées : La validation des blocs dans la chaîne de blocs se fait, du moins dans les chaînes de blocs ouvertes, fondamentalement par le "minage", qui ne fonctionne qu'avec des bitcoins. Sans bitcoins, les mineurs potentiels n'ont actuellement aucune raison d'assumer les frais de validation non négligeables. Mais sans validation, l'ensemble du processus ne fonctionne pas. Ce n'est que dans des systèmes fermés, par exemple entre banques, que l'on peut recourir à des méthodes alternatives de validation. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il n'existe pratiquement pas de présentation de la technologie de la blockchain qui se passe de l'exemple du bitcoin.

  1. La blockchain est cryptée

La technologie de la chaîne de blocs utilise des procédés cryptographiques pour identifier les utilisateurs et valider les blocs, mais le contenu de la chaîne de blocs est en texte clair, visible par tous les utilisateurs.

  1. La blockchain est une base de données

En fait, une blockchain n'est pas une base de données - au sens d'un moteur - mais seulement une liste dans laquelle les transactions sont documentées de manière infalsifiable. Cette liste ne contient pas de "logique" propre ; les algorithmes ne sont utilisés que lorsque l'on accède à la blockchain par un logiciel.

  1. La blockchain va remplacer les "intermédiaires

La technologie de la chaîne de blocs est un procédé de documentation auto-validée dans un réseau peer-to-peer ; les "intermédiaires" tels que les notaires, les huissiers de justice ou les officiers d'état civil ont toutefois d'autres tâches que la simple documentation de processus. Par ailleurs, les utilisateurs de la blockchain doivent généralement faire appel à des experts de la blockchain ; en ce sens, de nouveaux intermédiaires sont créés dans le monde de la blockchain.

  1. La blockchain va supprimer les banques

Le fait que les banques soient actuellement les plus actives dans l'exploration de la technologie blockchain contredit cette idée. En effet, l'environnement bancaire offre de nombreuses possibilités d'utilisation de systèmes blockchain - fermés -, par exemple pour le transfert de titres entre banques. Il est donc très peu probable que les banques perdent leur rôle d'intermédiaires ; il semble plus réaliste qu'elles jouent à leur tour le rôle d'intermédiaires de la blockchain dans un monde de blockchain.

  1. La blockchain est en train de révolutionner le monde

Actuellement, il n'existe qu'une seule mise en œuvre de la technologie blockchain qui fonctionne à grande échelle : le bitcoin. Pour le reste, il n'existe que des études et des déclarations d'intention ; la plupart des exemples d'application ne sont même pas des projets pilotes, mais seulement des jeux d'esprit. Il n'est pas encore possible de savoir dans quelle mesure la technologie blockchain est en mesure de "révolutionner" le monde.

  1. La blockchain est une technologie à la portée de tous

En effet, la technologie blockchain est assez complexe et loin d'être triviale : il n'est pas encore possible d'utiliser cette technologie sans un savoir-faire approfondi ; il n'existe pas encore d'interfaces conviviales. Les experts en matière de blockchain sont, quant à eux, encore très rares.

  1. La blockchain est sûre

Les procédés cryptographiques utilisés offrent un niveau de sécurité élevé, mais il s'est également avéré que les logiciels qui accèdent à une chaîne de blocs sont vulnérables aux erreurs de programmation ou aux piratages. La technologie de la chaîne de blocs partage bien entendu ce sort avec le reste de l'informatique, et on ne voit pas pourquoi elle devrait faire exception à la règle. Il faut même s'attendre à ce que la popularité croissante de la technologie blockchain la place de plus en plus dans le collimateur des cybercriminels.

  1. La blockchain est généralement digne de confiance

Dès que la technologie blockchain devra faire ses preuves dans le monde des affaires, en dehors des systèmes de test fermés, il faudra répondre aux questions relatives au cadre juridique. Qui est responsable des dommages causés par des protocoles et des codes de programmation défectueux ? Les contrats "intelligents" (smart contracts) peuvent-ils réellement être mis en œuvre de manière contraignante ? Qu'en est-il des situations transfrontalières qui découlent inévitablement de l'aspect de la décentralisation ? En fin de compte, c'est le "comment" de la mise en œuvre qui détermine la fiabilité d'une solution basée sur la blockchain. La blockchain offre certes la base pour créer des processus plus rapides et plus sûrs, mais elle ne fournit pas automatiquement la garantie d'un paquet sans souci.

  1. La blockchain n'est qu'un engouement de courte durée

Malgré tous les mythes, la technologie blockchain est une approche intéressante - à condition que la technologie soit utilisée pour ce pour quoi elle a été pensée et conçue : une documentation qui s'auto-valide dans un réseau peer-to-peer.

"La blockchain est sans aucun doute un sujet à la mode, et ceux qui peuvent actuellement associer un projet à la blockchain ont certainement de bonnes cartes à jouer dans la répartition des budgets", explique René Bader, de NTT Security. "Toutefois, la surenchère que l'on observe actuellement sur le sujet et les attentes exagérées vis-à-vis de cette nouvelle technologie ne sont pas d'une grande aide. Souvent, il y a aussi une compréhension insuffisante des procédures sous-jacentes, par exemple lorsque la nécessité du minage est simplement oubliée dans une application concrète. La technologie blockchain met à notre disposition une sorte de 'moteur de confiance', ni plus, ni moins. Car dans de nombreux scénarios d'application, c'est justement ce dont on a besoin".

 

 

 

 

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