Médias sociaux et criminalité

Quel est l'impact des médias sociaux sur la sécurité intérieure de la Suisse ? Que fait la police pour empêcher les projets criminels ? Ces questions et d'autres ont été traitées aujourd'hui lors du 14e Forum "Sécurité intérieure" de la Fédération Suisse des Fonctionnaires de Police FSFP, à Berne. A cette occasion, quelque 180 policiers, politiciens et autres personnes intéressées ont discuté des réseaux sociaux et de la criminalité.

d.g. Sébastien Fanti (avocat et préposé à la protection des données et à la transparence du canton du Valais), Dr. Stefan Blättler (commandant de la police cantonale bernoise et président de la CCPCS), ), Adrian Plachesi (modérateur), Corina Eichenberger-Walther (conseillère nationale) et
d.g. Sébastien Fanti (avocat et préposé à la protection des données et à la transparence du canton du Valais), Dr. Stefan Blättler (commandant de la police cantonale bernoise et président de la CCPCS), ), Adrian Plachesi (modérateur), Corina Eichenberger-Walther (conseillère nationale)

La conclusion unanime du congrès a été que les risques qui y sont liés sont sous-estimés à tous les niveaux. C'est pourquoi les participants ont demandé FSFP-président Jean-Marc Widmer : "Le monde politique doit lui aussi en prendre conscience et mettre à la disposition des garants de la sécurité intérieure les instruments appropriés".

Les réseaux sociaux comme Facebook, Twitter, YouTube et tous leurs noms enrichissent le quotidien. Pour beaucoup, une journée sans eux est inimaginable. Mais il faut absolument bien réfléchir à ce que l'on communique et comment, car les médias sociaux sont la place virtuelle du village d'aujourd'hui. "Ne publiez donc rien sur vos canaux que vous n'imprimeriez pas et n'accrocheriez pas à côté de la fontaine du village", a recommandé Jean-Marc Widmer, président de la Fédération suisse des fonctionnaires de police FSFP, dans son discours d'ouverture, en soulignant : "Internet n'oublie rien et, comme on le sait dans le domaine de la cybercriminalité, les personnes ayant des intentions criminelles trouvent toujours un moyen de se procurer l'accès souhaité".

"Une fois sur le net, toujours sur le net !"

Dans son exposé d'introduction axé sur la fraude, le mobbing et la violation de la sphère privée, le professeur Werner Hartmann, expert en médias numériques, a montré avec quelle facilité les criminels parviennent à leurs fins. Il l'a démontré par exemple à l'aide d'une fausse présence sur Facebook pour le responsable de la communication de la FSFP avec les mots suivants : "Au plus tard demain matin, il aura certains problèmes en quittant la maison. Car, une fois sur le réseau, toujours sur le réseau. Même un droit à l'effacement ou à l'oubli ne sert à rien !" Il a ensuite montré, à l'aide de plusieurs exemples, l'efficacité de l'ingénierie sociale et la facilité avec laquelle des informations secrètes peuvent être obtenues. C'est pourquoi il faut cesser de chercher uniquement des solutions technologiques et de négliger le facteur humain : "Nous devons nous défaire de la croyance selon laquelle, dans un monde globalisé, on peut assurer la sécurité, la confiance et l'ouverture avec des méthodes d'hier. Nous avons d'abord besoin de comprendre le monde numérique". C'est pourquoi il faut, selon lui, adapter au plus vite la législation et la jurisprudence à l'ère numérique.

Frontières territoriales vs. réseau sans frontières

Selon le procureur général de la Confédération, Michael Lauber, le transfert partiel d'actes criminels dans des espaces virtuels ne dispenserait pas les autorités de poursuite pénale d'administrer des preuves réelles et utilisables par les tribunaux. Pour pouvoir établir les preuves correspondantes selon les critères de la procédure pénale, il faudrait donc créer une "égalité de traitement" entre les poursuites pénales et les auteurs d'infractions dans le domaine des technologies de communication modernes. "Internet ne doit pas être une zone de non-droit", a déclaré le procureur général de la Confédération, soulignant qu'outre la répression, la prévention et l'information sont également très importantes.

La police peut tirer profit des médias sociaux

Le commandant de la police cantonale bernoise et président de la Conférence des commandants des polices cantonales de Suisse (CCPCS), Stefan Blättler, a présenté les défis et les opportunités des réseaux sociaux pour le travail quotidien de la police. "Internet possède certaines caractéristiques qui placent la police devant un nouveau défi. Il s'agit notamment de la rapidité, de la portée élevée, de l'incontrôlabilité et de l'anonymat", a déclaré le président de la Commission européenne. KKPKS et a souligné : "En outre, des connaissances techniques sont indispensables pour la poursuite pénale, car la matière est très complexe". Selon lui, c'est un défi pour la police de gérer activement les flux de communication. Car c'est la seule façon de conserver le contrôle de l'interprétation de l'opinion publique numérique. Dans ce contexte, il est indispensable que les corps concernés présentent toujours la situation de manière objective et en se référant aux faits, bien que les médias sociaux fonctionnent avec beaucoup d'émotions et dramatisent volontiers. D'autre part, ceux qui utilisent activement les médias sociaux peuvent également les utiliser à leurs propres fins. "En rassemblant nos forces et en les utilisant de manière ciblée, je suis convaincu que nous pouvons suivre les nouveaux développements, que nous pouvons même les utiliser pour nous, et peut-être même devenir des amis", a souligné le Dr Stefan Blättler, citant comme exemple l'effet de désescalade en cas de fausses rumeurs, en les réfutant de manière pertinente sur les médias sociaux. Il en va de même pour le recrutement de nouveaux collaborateurs ou la gestion des foules, également appelée crowdmanagement. Lors de grands événements, ces nouveaux instruments de communication aideraient dans le travail quotidien.

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