Forte ignorance des consignes de sécurité au bureau
Alors que les entreprises s'arment de plus en plus contre la cybercriminalité, elles accordent comparativement peu d'attention à la sécurité interne des données. Les collaborateurs partagent des informations dans le cloud public, emportent des documents confidentiels à la maison ou oublient des pages imprimées dans le bac de l'imprimante. Telle est la conclusion d'une étude réalisée par Sharp.
Un quart (25%) des personnes interrogées ont admis stocker des informations professionnelles dans le cloud accessible au public, enfreignant ainsi sciemment les politiques de l'entreprise. Parmi les collaborateurs qui agissent selon ce principe, près d'un tiers (29%) vient du secteur des ressources humaines. C'est particulièrement délicat en ce qui concerne les données personnelles : L'utilisation de services en nuage non sécurisés expose les informations personnelles sur les employés et les candidats à un risque élevé.
27% des participants à l'étude utilisent également des services publics de partage de fichiers sans l'accord de leur employeur. 40% ont même avoué ignorer sciemment les directives de l'entreprise et emporter régulièrement des documents de travail à la maison.
Le matériel informatique comme facteur de risque
Le matériel compliqué ou obsolète dans les entreprises peut également favoriser les risques de sécurité. Par exemple, 40% des personnes interrogées préfèrent utiliser leurs propres ordinateurs portables ou appareils mobiles pour travailler, car ils sont plus récents et plus faciles à utiliser. Plus de la moitié d'entre eux (51%) utilisent de préférence des appareils privés au travail, qui ne garantissent pas un niveau de sécurité élevé.
Le comportement critique en matière de sécurité concerne aussi bien les informations numériques que les documents papier : Plus de la moitié (54%) des employés de bureau voient régulièrement leurs collègues imprimer des documents et les oublier ensuite dans le bac de l'imprimante. Le risque que des informations confidentielles soient consultées par des personnes non autorisées est ainsi décuplé.
Les employeurs face à leurs responsabilités
Pour Karen Renaud, experte en cybersécurité et en protection des données à l'Université de Glasgow, il est évident que les entreprises doivent mieux soutenir leurs employés : "Tant que les entreprises tolèrent sans réserve, voire encouragent sans le savoir, le comportement à risque de leurs employés, par exemple en fournissant des alternatives inadéquates aux services de cloud public, une sécurité totale des données ne pourra jamais être garantie. Si les entreprises proposent des modèles de travail flexibles - comme le télétravail - elles doivent également mettre à la disposition des employés des moyens appropriés pour protéger les informations confidentielles, comme une connexion VPN interne à l'entreprise".
"Le fait que les employés travaillent et aient accès aux documents de l'entreprise depuis n'importe où fait depuis longtemps partie du quotidien", ajoute Alexander Hermann, vice-président Information Systems Europe chez Sharp. "Les entreprises doivent trouver des solutions qui permettent de trouver un équilibre entre les possibilités de travail modernes et le partage sécurisé des données. Parallèlement, elles doivent sensibiliser leurs collaborateurs à la sécurité et aux risques. Au plus tard lorsque la nouvelle réglementation européenne sur la protection des données entrera en vigueur en mai 2018, les entreprises pourront se voir infliger de lourdes amendes en cas de violation des directives de protection des données. La création de directives internes contraignantes et la mise à disposition de solutions adéquates pour les employés doivent donc être une priorité absolue".
Les résultats font partie de l'étude "IT satisfaction in European companies" : enquête auprès de 6045 employés de bureau dans 9 pays : France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Suède, Pologne, Pays-Bas, République tchèque, Hongrie ; dont 1015 en Allemagne. Plus d'informations sur l'étude : www.sharp.ch/Unlock
