Renforcement de la protection en cas d'urgence au voisinage des installations nucléaires
La révision totale de l'ordonnance sur la protection en cas d'urgence au voisinage des installations nucléaires entrera en vigueur le 1er janvier 2019.
Après la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon, le Conseil fédéral a mis en place le groupe de travail interdépartemental Ida Nomex. Celui-ci a examiné si et comment les mesures légales et organisationnelles existantes dans le domaine de la protection d'urgence devaient être adaptées. Les bases élaborées par Ida Nomex constituent le fondement de la révision totale de la Ordonnance sur la protection d'urgence (OPU).
Principaux éléments de la révision
Renforcement des hypothèses de planificationLes scénarios de référence décrivent des événements potentiels et leurs conséquences. Dans le domaine de la protection d'urgence, les scénarios de référence servent à définir des directives contraignantes pour la préparation. Désormais, un scénario de référence s'applique, qui suppose un endommagement grave du cœur, une défaillance de l'enveloppe de protection et un rejet non filtré de quantités considérables de radioactivité (scénario de référence A4). Cela correspond à un événement de niveau INES 7, le niveau le plus élevé sur l'échelle des événements de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). En cas d'événement de ce type, des mesures de protection d'urgence pourraient également être nécessaires dans des régions situées nettement en dehors de la zone de protection d'urgence 2 (rayon de 20 km autour d'une centrale nucléaire). Ainsi, des mesures seraient également nécessaires dans le reste de la Suisse (zone 3 actuelle) et un nombre correspondant d'acteurs doit se préparer à des mesures de protection d'urgence.
Dans l'OPFS totalement révisée, les obligations des cantons dans lesquels se trouvent des communes des zones de protection d'urgence 1 et 2 sont précisées et partiellement complétées. Les exigences plus élevées qui en découlent peuvent être maîtrisées dans le cadre des organisations existantes. Désormais, des tâches sont également attribuées aux cantons, aux régions et aux communes du reste de la Suisse. La charge de travail plus importante pour la planification et la préparation des mesures de protection d'urgence des cantons nouvellement concernés peut être maîtrisée dans le cadre des organisations d'urgence déjà existantes.
Régulation de l'évacuationLa révision totale de l'OPFS accorde une plus grande importance à l'évacuation à grande échelle. Les cantons dans lesquels se trouvent des communes des zones de protection d'urgence 1 et 2 ainsi que les cantons du reste de la Suisse doivent y participer. Ces derniers doivent notamment assurer l'évacuation de la population menacée ainsi que l'hébergement et l'approvisionnement des personnes évacuées.
Adaptations terminologiquesLes anciennes "zones" s'appellent désormais "zones de protection d'urgence". La "zone 3" (territoire du reste de la Suisse) n'existe plus sous cette forme. En outre, la notion de "zones de planification" est introduite. A l'intérieur des zones de planification, des mesures de protection spécifiques sont ordonnées en cas d'événement.
Résultat de la consultation
La consultation menée en 2017 sur la révision totale de l'OPT a donné lieu à 44 prises de position. La grande majorité des participants à la consultation a soutenu le projet dans ses principes, mais a exprimé des souhaits d'adaptation ou des réserves. Les demandes et les propositions ont pu être prises en compte dans une large mesure. Les résultats de la consultation sont publiés dans un rapport séparé (voir Lien).
Source : Conseil fédéral