Le conseiller fédéral Martin Pfister présente ses priorités en matière de politique de sécurité
Face aux défis de la politique de sécurité, le conseiller fédéral Martin Pfister présente déjà ses priorités après une cinquantaine de jours en fonction sur la place d'armes de Bure. Il veut continuer à développer stratégiquement la politique de sécurité de la Suisse, renforcer la capacité de défense de l'armée et consolider la confiance dans le DDPS.

Lors de la conférence de presse sur la place d'armes de Bure, le nouveau chef du DDPS, le conseiller fédéral Martin Pfister, a fait une rétrospective positive de ses premières semaines de fonction. Une collaboration et une collégialité constructives règnent au sein du Conseil fédéral, et il a trouvé une équipe motivée au sein du département. En même temps, la situation actuelle en matière de politique de sécurité ne laisse pas le temps de se taire longtemps. "Les bouleversements géopolitiques illustrent de manière impressionnante à quel point les questions de sécurité sont critiques pour la Suisse", a déclaré le conseiller fédéral Pfister. Après une première évaluation de la situation, il fixe déjà après 50 jours ses priorités en matière de politique de sécurité - et définit trois champs d'action centraux.
1. développer stratégiquement la politique de sécurité de la Suisse
La sécurité de la Suisse n'a jamais été aussi menacée depuis des décennies, déclare le chef du DDPS. L'attaque de la Russie contre l'Ukraine représente une rupture d'époque. Les attaques hybrides telles que l'espionnage, les cyberattaques et les activités d'influence pourraient prendre des proportions bien plus importantes à l'avenir. La Suisse doit donc prendre davantage sa sécurité en main, a déclaré le conseiller fédéral Pfister. Tous les moyens disponibles doivent être utilisés à cet effet.
Pour ce faire, une première stratégie de politique de sécurité de la Suisse sera élaborée sous la direction du Secrétariat d'Etat à la politique de sécurité SEPOS. "C'est le moment de développer stratégiquement la sécurité de la Suisse", a déclaré le chef du DDPS.
2. mettre l'armée en place de manière à ce qu'elle puisse faire face efficacement aux menaces
Le conseiller fédéral Pfister souligne que l'armée doit à nouveau être davantage axée sur la défense. "Une armée capable de se défendre n'est pas une relique des temps passés, mais une nécessité pour la protection des sociétés modernes comme la nôtre", a déclaré le chef du DDPS. L'armée ne protège pas seulement le territoire, mais aussi les valeurs de la Suisse.
Avec l'augmentation prévue du budget de l'armée à 1 pour cent du PIB d'ici 2032, la première étape du renforcement de la capacité de défense peut être achevée d'ici la fin des années 2030. Il s'agit notamment de nouveaux systèmes d'artillerie, de plus de munitions, d'une infrastructure informatique moderne et de la défense aérienne.
Le conseiller fédéral Pfister a en outre chargé le Groupement Défense de donner la priorité aux travaux sur l'image cible et l'orientation stratégique d'une armée capable de se défendre. Cette image cible s'oriente selon les lignes directrices suivantes : premièrement, l'armée s'oriente en premier lieu vers la défense et, deuxièmement, sa structure doit être conçue de manière à ce qu'aucune réorganisation, ou seulement une réorganisation minime, ne soit nécessaire lors du passage à un cas de défense. Dans le cadre de ces travaux, la structure de commandement actuelle de l'armée sera également examinée.
De plus, la coopération internationale doit être développée et l'alimentation stabilisée - "ceci toujours dans le but de renforcer rapidement la capacité de défense de notre armée", déclare le conseiller fédéral Pfister.
3. renforcer la confiance politique et publique dans le DDPS
Le conseiller fédéral Martin Pfister met également l'accent sur la confiance politique et publique dans le département. "Je veux consolider ce qui est bien établi - et apporter des changements là où c'est nécessaire", explique-t-il. Lors de ses premières semaines au DDPS, il a renforcé la surveillance des projets et des programmes en regroupant les domaines liés aux projets au sein du Secrétariat général du DDPS et en concentrant les travaux.
La première mesure concrète consiste à renforcer le rôle du secrétariat général dans les comités de projet. Cela permettra à l'avenir d'assurer un suivi plus étroit des projets et, si nécessaire, de les piloter plus efficacement.
Toutes les forces doivent s'unir
Le conseiller fédéral Martin Pfister s'engage pour une politique de sécurité qui protège la population, les infrastructures critiques et les bases vitales de la Suisse - tout en garantissant la souveraineté ainsi que l'autodétermination du pays. Cette tâche est exigeante, mais réalisable : "Si un pays a les capacités de relever ce défi, c'est bien la Suisse", déclare Pfister. Lors des nombreux entretiens des premières semaines, il a senti une large disposition à prendre des responsabilités pour la sécurité du pays. Il s'agit maintenant d'agir rapidement et avec détermination. Pour cela, il faut que toutes les forces se rassemblent. Pfister veut encourager un dialogue ouvert - au sein du Conseil fédéral, avec le Parlement, les cantons et la population.