Presque une collision avec un drone
Il ne manquait qu'une dizaine de mètres pour qu'une collision se produise entre un drone et un Airbus de Swiss à l'approche de Kloten.
L'incident remonte à un certain temps - il s'est produit le 6 mai 2017, comme le montre le rapport récemment publié début octobre par le Service d'enquête de sécurité suisse (Sust).
À seulement 10 mètres
Que s'est-il passé ? Le vol régulier de Swiss en provenance de Dar es Salaam, en Tanzanie, se dirige vers Zurich avec 185 passagers et 12 membres d'équipage. L'A330 est en approche sur la piste 34 lorsque l'équipage de l'avion qui le précède informe le centre de contrôle du trafic que quelque chose comme un drone a été repéré près de l'A330 derrière eux. Les deux pilotes de l'avion de Swiss sont immédiatement à l'affût et reconnaissent pendant environ deux secondes un drone qui se trouve dans l'axe d'approche et à la même altitude. (environ 5000 pieds). L'A330 en phase d'atterrissage passe alors à une dizaine de mètres sous l'engin sans pilote.
Selon le Sust, il est frappant de constater que le drone se trouvait au-dessus du point de repère MILNI (voir illustration, marqué en rouge) à une altitude de 5000 pieds, comme le prévoit l'approche ILS. Il est donc possible que la position et l'altitude du drone aient été délibérément choisies dans le but de réaliser des prises de vue rapprochées d'avions de ligne.
Dans le cas présent, il s'agirait d'un drone à plusieurs rotors (multicoptère) d'un diamètre d'environ un mètre. "Il n'y avait pas le temps de faire une manœuvre d'évitement", comme l'indique le rapport Sust.
Une collision pourrait provoquer un incendie
Malgré l'avertissement donné à temps par l'équipage de l'avion précédent, celui de l'A330 n'a pas été en mesure, même dans de bonnes conditions de visibilité, de détecter à temps le drone dans l'axe d'approche à une altitude d'environ 5000 pieds. Il n'a donc pas été possible d'éviter le drone en si peu de temps.
Une situation similaire s'est produite lors de l'approche de la piste 33 à Bâle le 14 juillet 2016. A l'époque également, un drone avait été repéré et le pilote n'avait pas eu le temps de l'éviter.
Pour la Sust, il est donc clair que les drones doivent être enregistrés techniquement et que les avions doivent être avertis (cf. ici aussi). Sinon, une collision avec un avion de ligne à basse altitude n'est plus qu'une question de temps, car le nombre de drones augmente fortement. Les multicoptères de cette taille pourraient causer des dommages considérables à un moteur ou même y mettre le feu. Ils représentent donc une menace pour l'aviation commerciale, peut-on lire sans équivoque dans le rapport Sust. (rs)
