Un retraité sur cinq souffre de problèmes auditifs

Avec l'augmentation de l'espérance de vie des personnes, la structure démographique de la Suisse se modifie également. Alors qu'aujourd'hui, environ 18% de la population est âgée d'au moins 65 ans, ils seront, selon l'Office fédéral de la statistique (OFS), environ 23% en 2030 et même plus de 26% en 2045. L'évolution démographique entraîne de nombreux défis, car les gens veulent rester autonomes et en bonne santé le plus longtemps possible, même à un âge avancé ; une bonne audition y contribue largement.

Comme pour la vue, les pertes auditives surviennent à tout âge. Selon l'étude EuroTrak 2015, un adulte suisse sur dix déclare avoir des problèmes d'audition. Les jeunes sont moins concernés, mais le nombre de personnes souffrant d'une perte auditive augmente avec l'âge. Alors que 20% des Suisses âgés de 65 à 74 ans souffrent d'une perte auditive, ce chiffre passe à 36% à partir de 75 ans. Les raisons étant généralement liées au processus naturel de vieillissement, il est d'autant plus important que la génération vieillissante dispose de possibilités de prise en charge précoce des pertes auditives. En effet, l'audition est la base de la communication entre les personnes et, en particulier chez les personnes âgées, elle est une clé importante de la vie sociale.

Les conséquences sont sous-estimées
La perte auditive est souvent sous-estimée, car on se dit que ce n'est pas si grave. Mais il ne faut pas attendre pour se faire appareiller, car même avec une faible perte auditive, le cerveau perd la capacité de distinguer les sons pertinents des sons non pertinents. A cela s'ajoute le fait que les zones du cerveau responsables du traitement assument d'autres tâches pendant une période prolongée non traitée. Dans le pire des cas, ce phénomène est irréversible, de sorte que même un appareil auditif ne peut plus aider.

Les personnes qui entendent moins ont des difficultés à suivre les conversations, ce qui rend la communication plus difficile. Pour les personnes souffrant d'une perte auditive non traitée, cela a un impact sur leur bien-être personnel et éventuellement sur leur santé, de sorte qu'elles ont tendance à s'isoler. Avec l'âge, il est particulièrement important de ne pas s'isoler. En conséquence d'une perte auditive non prise en charge, selon l'étude EuroTrak 2015, les personnes peuvent être plus enclines à la dépression et plus sensibles aux symptômes de la démence. De plus, la perte auditive accélère le déclin des capacités cognitives des personnes âgées, mais l'utilisation d'un appareil auditif contrecarre ce phénomène.

Pourtant, en Suisse, 44% déclarent n'avoir jamais passé de test auditif. Et même lorsqu'une perte auditive est détectée, tous ne se font pas traiter, loin de là. "Plus de la moitié des Suisses attendent encore deux ans en moyenne avant d'acheter un appareil auditif. Un tiers repousse même la décision de 3 à 6 ans", explique Luca Mastroberardino, Managing Director de Phonak Suisse. Cela a un impact négatif sur la santé et la qualité de vie des personnes concernées.

Effets positifs à 95% des utilisateurs d'appareils auditifs
La crainte fréquente que les personnes portant un appareil auditif se sentent marginalisées ne peut toutefois pas être confirmée en Suisse. Seuls 15% des utilisateurs d'appareils auditifs déclarent être victimes de moqueries de temps en temps, contre 55% pour les personnes dont la déficience auditive n'est pas traitée. En outre, plus de 951 TP3T ont déclaré que le port d'un appareil auditif avait un effet positif. C'est également ce que constate Monica De Carli, audioprothésiste à Zoug : "Dans la plupart des cas, les personnes âgées en particulier se montrent surprises et très satisfaites de l'effet de leur appareil auditif, qui leur redonne une meilleure qualité de vie au quotidien".

Les assurances sociales participent au financement
Ce que beaucoup ignorent, c'est que les assurances sociales soutiennent financièrement les personnes concernées. Jusqu'à l'âge de 65 ans, l'AI verse tous les six ans un montant forfaitaire de 1'650 francs pour deux appareils auditifs ainsi qu'une contribution annuelle pour les piles et les réparations. Ces contributions continuent d'être versées par l'AI après l'âge de 65 ans. Mais si l'on ne se fait soigner pour la première fois avec un appareil auditif qu'à partir de 65 ans, l'AVS ne paie que 630 francs pour un appareil auditif.