Menaces et dangers plus complexes

La situation de la Suisse en matière de menaces s'est modifiée, parfois de manière marquante, au cours des dernières années. Le nouveau rapport du Conseil fédéral sur la politique de sécurité de la Suisse analyse le contexte actuel de la politique de sécurité et montre à quels types de menaces et de dangers la Suisse est confrontée et comment elle entend y faire face.

Que dit le rapport, par exemple sur la criminalité ? ©depositphotos

Le nouveau Rapport sur la politique de sécurité de la Suisse contient une présentation détaillée du contexte de la politique de sécurité de la Suisse. Il analyse les tendances globales en matière de politique de sécurité ainsi que les menaces et les dangers pertinents pour la Suisse. Le rapport conclut que la situation des menaces a connu des changements marquants au cours des dernières années. C'est notamment le cas de la détérioration durable des relations entre l'Occident et la Russie dans le sillage de la crise ukrainienne, de l'aggravation de la menace du terrorisme djihadiste et de l'ampleur des activités illégales et des abus dans le cyberespace. Le rapport constate que, dans l'ensemble, les menaces et les dangers sont devenus encore plus complexes, encore plus interdépendants et plus confus. Un défi particulier pour la sécurité de la Suisse réside dans la combinaison ou l'enchaînement des différentes menaces et dangers.

Les organisations et accords importants pour la Suisse en matière de politique de sécurité font également partie de l'analyse de la situation. Les organisations internationales (OSCE, OTAN, UE, Conseil de l'Europe, ONU, Interpol) et les accords (p. ex. dans le domaine du désarmement) pertinents pour la politique de sécurité de la Suisse sont décrits et les possibilités d'une coopération renforcée en matière de politique de sécurité sont mises en évidence.

Par exemple, la criminalité

Que nous apprend le rapport, par exemple sur la situation de la criminalité ? La situation se présente comme suit :

Le nombre d'actes criminels a légèrement diminué en Suisse au cours des cinq dernières années, cette baisse étant principalement due au recul des vols dans toutes les catégories telles que les cambriolages, les vols à la tire ou les vols de véhicules. Comme auparavant, ce domaine de la criminalité se situe à un niveau élevé en comparaison européenne. Les principaux responsables sont des groupes mobiles et bien organisés d'Europe de l'Est et du Sud-Est ainsi que des personnes originaires du Maghreb. Ces groupes hautement professionnels ne séjournent en Suisse que pour une courte durée, se répartissent le travail, commettent des délits en changeant de composition et se montrent de plus en plus violents. Ce volume de criminalité ne remet pas en question l'existence et le fonctionnement de l'Etat, mais il affecte considérablement le sentiment de sécurité de la population et cause des dommages économiques, en plus des graves délits de violence. Aucune amélioration n'est actuellement en vue dans ces formes de criminalité. Cela notamment parce que les auteurs ne sont souvent plus en détention préventive, mais hors du pays, lorsque les délits peuvent être prouvés sur la base de l'évaluation des traces.

La sécurité en Suisse dépend fortement du développement économique et de la sécurité en Europe. En Suisse, les vols, le trafic de marchandises illégales (comme les stupéfiants) et les services (comme la traite des êtres humains ou la prostitution) génèrent des revenus relativement élevés. Même en cas d'évolution économique positive en Europe, la Suisse restera dans un avenir prévisible une destination attrayante pour le tourisme criminel et le crime organisé. Une crise économique prolongée en Europe pourrait encore aggraver la situation : Dans certains pays, des tâches étatiques telles que la protection des frontières ou la poursuite pénale pourraient être négligées en raison de contraintes économiques. De plus, le crime organisé risque de s'implanter dans les régions économiquement faibles et de gagner en influence économique et politique. Voilà pour la situation dans le domaine de la criminalité.

Quelles stratégies ?

La deuxième partie du rapport décrit l'orientation de la stratégie de la Suisse (par exemple celle concernant la criminalité à partir de la p. 95 des 121 pages du rapport). Il s'agit de savoir comment les moyens de la politique de sécurité doivent être utilisés pour atteindre les objectifs et ainsi servir les intérêts de la politique de sécurité. Pour ce faire, les intérêts et les objectifs sont d'abord définis, puis l'orientation de la stratégie de politique de sécurité de la Suisse est décrite. Les éléments de contenu de cette stratégie sont la coopération, l'autonomie et l'engagement. Il est expliqué ce que ces trois notions clés signifient dans la pratique et comment elles sont appliquées et combinées pour une politique de sécurité aussi efficace et efficiente que possible.

Partant de la stratégie, les moyens de sa mise en œuvre sont décrits. Il est montré selon quels principes les instruments de la politique de sécurité sont utilisés et quelles contributions ils apportent concrètement à la prévention, à la défense et à la maîtrise des différentes menaces et des différents dangers. Il s'agit d'établir un lien direct avec les différentes menaces et les différents dangers et de décrire concrètement et clairement les tâches et l'interaction des instruments. Enfin, il montre quelles adaptations et mesures sont nécessaires ou déjà engagées pour les différents instruments afin de pouvoir continuer à fournir les prestations requises à l'avenir.

Collaboration au sein du réseau national de sécurité

La dernière partie du rapport est consacrée à la conduite de la politique de sécurité au niveau de la Confédération et des cantons ainsi qu'à la collaboration y relative au sein du Réseau national de sécurité. Il s'agit notamment de présenter les enseignements tirés de la phase pilote et de l'évaluation du Réseau national de sécurité ainsi que du premier exercice du Réseau national de sécurité. Il est constaté que le Réseau national de sécurité lancé en 2010 a fait ses preuves et que des adaptations ponctuelles ont été apportées après l'évaluation et l'analyse de l'exercice du Réseau national de sécurité 2014.

Source : Confédération, DDPS

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