Pour que la police & Co. puissent communiquer en situation de crise
La Confédération va réaliser un projet pilote pour un système de communication mobile de sécurité à large bande. Celui-ci doit fournir des informations sur la manière dont la communication mobile entre les organisations d'intervention peut être assurée, même en situation de crise et en cas de surcharge du réseau de téléphonie mobile existant.
La police, les pompiers, les services sanitaires, les exploitants d'infrastructures critiques et d'autres organisations de protection de la population doivent pouvoir échanger de grandes quantités de données de manière mobile. Et ce, même lorsque les réseaux de téléphonie mobile existants sont surchargés ou endommagés - par exemple après une catastrophe naturelle ou un attentat terroriste. Un système uniforme garantissant la communication mobile de sécurité à large bande pour la Confédération, les cantons et les tiers dans toutes les situations fait actuellement défaut en Suisse, comme l'a récemment fait savoir le Conseil fédéral.
Sur mandat du département de la conseillère fédérale Amherd, l'Office fédéral de la protection de la population (OFPP) a procédé à des clarifications : Celles-ci ont montré qu'un système mobile de communication de sécurité à large bande (MSK) est considéré comme urgent par tous les services impliqués, donc également par les cantons intéressés, et que la disposition à collaborer est élevée, indique le communiqué du Conseil fédéral. Différentes organisations travailleraient déjà à des solutions ponctuelles. Pour parvenir à une solution uniforme à l'échelle de la Suisse, il est indispensable de coordonner les approches de solution, précise le gouvernement.
Projet pilote pour un système de communication de sécurité dans toute la Suisse
Dans le but d'acquérir de nouvelles connaissances et d'échanger des expériences, de plausibiliser et de valider les résultats techniques et conceptuels ainsi que de consolider les différentes exigences des futurs utilisateurs, le Département de la défense, sous la direction de l'OFPP, réalisera, selon le Conseil fédéral, un projet pilote pour un MSK à l'échelle nationale entre 2020 et 2023. Des services fédéraux et cantonaux, surtout dans le domaine du sauvetage et de la sécurité, seront impliqués. Mais l'Office fédéral de la police, le Service de renseignement de la Confédération et d'autres offices fédéraux ainsi que les exploitants d'infrastructures critiques intéressés et les opérateurs publics de téléphonie mobile seraient également impliqués.
Un MSK doit utiliser les infrastructures existantes et planifiées des opérateurs publics de téléphonie mobile ainsi que des organisations partenaires de la protection de la population et les compléter par des éléments sûrs et résistants aux crises, de manière à garantir la communication mobile de données pour la Confédération, les cantons et les tiers dans toutes les situations.
Un gain de sécurité supplémentaire
Un système de communication de sécurité mobile à large bande permettrait d'ajouter une communication de données mobile sécurisée au système national de données sécurisé (SDVS) décidé par le Parlement en septembre 2019 et au système radio de sécurité Polycom existant, souligne la Confédération dans son communiqué. Cela permettrait de réaliser un gain de sécurité supplémentaire, car les organisations à gyrophare bleu, notamment, pourraient mieux assumer leurs tâches, même en cas de catastrophe ou d'attentat terroriste, est-il précisé.
Selon le Conseil fédéral, la réglementation des compétences et la répartition des tâches entre la Confédération, les cantons et les exploitants d'infrastructures critiques ainsi que la répartition des coûts d'un futur MSK à l'échelle nationale sont explicitement prises en compte dans la révision totale de la loi fédérale sur la protection de la population et sur la protection civile décidée par le Parlement en décembre 2019. En outre, la révision de la loi sur les télécommunications a déjà établi que les communications de sécurité doivent être disponibles dans toutes les situations, a-t-il ajouté.
Le DDPS soumettra au Conseil fédéral, au plus tard d'ici fin 2023, une proposition sur la marche à suivre, conclut le communiqué.
Source : Bund