Problème de reconnaissance faciale et vocale
La reconnaissance automatique de la voix, de la parole et du visage fait de plus en plus partie de notre quotidien. Cela n'apporte pas que des avantages. Des chercheurs veulent interdire ces applications en Suisse.
Les données biométriques sont des informations hautement sensibles, car elles permettent d'identifier les personnes de manière univoque. Une biométrie faciale, vocale et linguistique utile nécessite toutefois un cadre légal clair. Dans le cadre d'une étude, les chercheurs de la Fondation d'évaluation des choix technologiques (TA-Swiss) plaident pour une série de recommandations afin de créer une utilisation des technologies biométriques digne de confiance.
Les technologies telles que la reconnaissance vocale, la reconnaissance du langage et la reconnaissance faciale ont fait d'énormes progrès ces dernières années. La reconnaissance faciale permet par exemple d'améliorer la sécurité dans les espaces publics, car elle facilite également la recherche de personnes disparues ou en fuite. Cependant, l'analyse permanente des données en temps réel peut également porter atteinte à la liberté personnelle et conduire à une surveillance.
Promouvoir le débat social
Selon le groupe de recherche, tous les systèmes de reconnaissance faciale devraient être régulièrement évalués. Cette évaluation devrait être effectuée par des experts indépendants. Les rapports correspondants devraient, dans la mesure du possible, être mis à la disposition du grand public. Il est également important de former régulièrement le personnel qui utilise les technologies afin qu'il soit conscient des mesures de protection à prendre pour garantir les droits de la population. Il faut également encourager un débat social permanent sur les chances, les risques et les défis éthiques de la reconnaissance faciale par la police et sur sa légitimité démocratique.
Traitement des données uniquement sur l'appareil
Parmi les recommandations les plus importantes, TA-Swiss demande plus de transparence sur les finalités et le traitement des données personnelles. En outre, il faut s'assurer que les fabricants puissent obtenir un consentement explicite et informé des utilisateurs pour chaque fonction du programme et pour toutes les modifications ultérieures. Les utilisateurs doivent pouvoir supprimer facilement leurs propres données. En outre, le traitement des données doit être encouragé directement sur l'appareil et non dans le nuage du fabricant.
L'étude souligne à cet égard le caractère de données personnelles sensibles des données biométriques. Ainsi, l'analyse de données biométriques peut également révéler des informations hautement personnelles comme l'état de santé actuel. On accumule ainsi de plus en plus de données sur les individus. Avec l'intelligence artificielle, il existe un risque de discrimination de certains groupes de personnes en raison de leur sexe, de leur couleur de peau et de leur âge. De plus, les analyses se basant sur des probabilités, il n'est pas toujours possible d'exclure les "faux positifs" lors de la reconnaissance.
Le site étude complète de TA-Swiss analyse au total huit exemples d'application, dont également l'authentification par la voix lors de transactions bancaires par téléphone, la prévention de la violence dans les stades de sport, la détection précoce de maladies physiques et psychiques, la reconnaissance des émotions, l'analyse de l'attention dans les écoles et l'identification de tout un chacun.
Source : TA-Swiss, rédaction