Le congrès BIM suisse, un nouveau point de rencontre
Le monde devient de plus en plus numérique - le secteur de la construction aussi. Le Building Information Modeling, ou BIM, est certes le sujet du moment, mais il n'est pas encore entré dans le quotidien du secteur suisse de la construction. La communauté d'intérêts "Construire en numérique Suisse" veut changer cela. Elle a récemment organisé à Zurich le premier congrès suisse sur le BIM, qui constitue une étape importante. Le thème touche également le secteur de la sécurité.
La numérisation entraîne de profonds changements dans le secteur de la construction. Les processus tout au long de la chaîne de création de valeur, la culture de collaboration et le rôle de l'industrie de la construction évoluent. De nouveaux modèles commerciaux et des outils de travail révolutionnaires apportent de nouvelles opportunités. On s'attend notamment à une augmentation de l'efficacité, à une réduction des erreurs de planification et, enfin, à une augmentation de la productivité. Le secteur de la construction compte 60 000 entreprises et plus de 500 000 employés. La branche de la sécurité fait également partie de ce secteur : elle est par exemple responsable de la protection contre les incendies, de la surveillance, mais aussi du contrôle d'accès dans un bâtiment. Les dépenses de construction correspondent au total à dix pour cent du produit intérieur brut suisse.
Une première réussie
En lançant le Congrès BIM suisse comme événement annuel, "Construire en numérique Suisse" la transformation du secteur suisse de la construction à l'ère numérique de manière durable, souligne cette dernière. Le congrès a eu lieu le 28 octobre 2016 à la Maag Halle de Zurich et a réuni 650 invités. "L'avantage central et en même temps le grand défi de la construction numérique est la mise en réseau de la chaîne de création de valeur, qui ouvre de nouvelles perspectives et de nouveaux modèles commerciaux", a déclaré Markus Weber, président de "Construire en numérique Suisse", en résumant la problématique du congrès. Les discussions controversées à ce sujet se sont déroulées dans quatre blocs thématiques : Politique, Technologie, Innovation et Économie.
Les nouveaux modèles commerciaux modifient la chaîne de création de valeur
Des intervenants suisses et étrangers ont montré le grand potentiel de la numérisation et illustré son utilité, notamment pour l'exploitation et la phase de rénovation. Ils ont expliqué les changements dans le processus de création de valeur et ont osé entrevoir de nouveaux modèles commerciaux.
Les points forts de la journée ont été Martin Fischer, professeur à l'université de Stanford en Californie, qui a présenté les dernières technologies de la Silicon Valley, Elmar Mock, co-inventeur de la Swatch, qui a appelé à plus d'ouverture et Norbert Barthle, secrétaire d'État parlementaire auprès du ministre fédéral des Transports et de l'Infrastructure numérique, qui a apporté à la table ronde les enseignements tirés de l'Allemagne.
La gestion des données est essentielle
Le congrès suisse BIM 2016 a notamment montré que le BIM exige à la fois un changement de mentalité et une adaptation des processus de projet et de travail habituels. Comme l'ont expliqué plusieurs spécialistes, la tendance est de passer d'un processus de planification linéaire à un processus dynamique. Les données revêtent une importance particulière. Pour que toutes les personnes impliquées dans la planification, la construction et l'exploitation puissent travailler ensemble de manière optimale, il est nécessaire de disposer de modèles de données communs pour l'échange de données.
Premiers exemples
L'événement a aussi clairement montré qu'en Suisse, on n'en est qu'au début de toute l'histoire du BIM. En effet, les acteurs ne connaissent pas encore exactement le chemin à suivre. Toutefois, les premières entreprises générales vont de l'avant. Ainsi, l'entreprise générale Losing Marazzi réalise le nouveau bâtiment de l'hôpital Limmattal à Schlieren (ZH) selon la méthode BIM. Et la rénovation complète de l'hôpital universitaire de Zurich, dont le premier coup de pioche n'est pas encore donné, devrait également devenir une référence BIM, comme l'a expliqué Maria Aström, directrice des biens immobiliers de l'hôpital universitaire, lors de la table ronde. Celui qui souhaite devenir fournisseur à long terme doit donc s'intéresser au BIM, car les appels d'offres correspondants devraient bientôt comporter ce mot-clé.
Rendez-vous annuel
Le Congrès BIM suisse est la plateforme idéale pour échanger des informations au-delà des frontières de la branche et du pays, pour regrouper les connaissances et pour renforcer la compétitivité du secteur suisse de la construction dans le contexte international, qui écrit l'association "Construire en numérique Suisse". Le deuxième congrès BIM suisse aura donc lieu le 27 octobre 2017. pd/rs
Plus d'informations sur le thème de la construction numérique dans l'interview de Markus Weber ici.
