Sécurité Suisse 2021 : le nouveau rapport de situation de la Confédération est paru
Le nouveau rapport de situation "Sécurité de la Suisse 2021" du SRC présente les principaux développements de la situation du point de vue des services de renseignement.
La pandémie du Covid-19 aura un impact durable sur la politique de sécurité nationale et internationale. L'environnement de la Suisse en matière de politique de sécurité continuera d'être fortement marqué par la concurrence croissante des grandes puissances. Les extrémistes de droite et de gauche violents tentent d'exploiter à leur profit le potentiel de protestation de la société. C'est précisément dans les crises de longue durée, voire qui s'aggravent, comme la pandémie actuelle de Covid-19, que ce potentiel peut augmenter. Outre les tentatives d'instrumentalisation par les milieux extrémistes violents connus, le risque existe que la protestation s'intensifie et devienne parfois violente, même sans leur intervention.
La quête d'influence des grandes puissances
Sous la présidence de Joe Biden, les Etats-Unis vont renouer avec leur système d'alliances mondiales et revenir à une diplomatie engagée dans un cadre multilatéral et à la défense de la démocratie. En matière de sécurité, ils continueront à se concentrer sur la concurrence stratégique avec la Chine. Dans le cadre de l'OTAN, les Etats-Unis continueront à solliciter le soutien de leurs alliés et partenaires face à la Chine, notamment dans le domaine des technologies de pointe. Dans le conflit avec l'Iran, la nouvelle administration donne la priorité aux négociations.
L'ascension de la Chine au rang de grande puissance mondiale est quasiment assurée. L'orientation stratégique visant à devenir la plus grande puissance mondiale d'ici le milieu du siècle restera la base de l'action gouvernementale chinoise. L'intégration par l'adoption de normes et de règles internationales n'est pas au premier plan. Au contraire, le Parti communiste présente de plus en plus le modèle de gouvernement chinois comme une alternative à la démocratie libérale.
La marge de manœuvre de la Russie en matière de politique étrangère et de sécurité reste intacte malgré la focalisation sur le développement interne du système Poutine. La Russie utilise avec succès ses moyens limités à l'étranger pour renforcer sa propre sphère d'influence avec relativement peu d'efforts. A sa frontière occidentale, elle veut regagner, vis-à-vis de l'OTAN et de l'UE, l'influence qu'elle a perdue avec l'effondrement de l'Union soviétique. La Russie partage notamment avec la Turquie une politique de confrontation vis-à-vis de l'Europe, même s'il existe des divergences d'intérêts considérables. En tandem, les deux Etats pourraient renforcer leurs positions vis-à-vis de l'Europe et gagner encore en influence dans l'espace méditerranéen.
Grande augmentation des activités d'espionnage dans le cyberespace
L'espionnage reste un défi permanent. La numérisation et la mise en réseau permettent une forte augmentation de l'espionnage dans le cyberespace. Les objectifs de l'espionnage étranger restent inchangés, Genève reste un point névralgique en raison de la présence des organisations internationales et d'un grand nombre de représentations diplomatiques. Les services de renseignement étrangers représentent une menace directe pour certains groupes cibles en Suisse et peuvent participer à des activités d'influence contre les intérêts suisses.
Risque d'attentats terroristes avec peu de moyens logistiques
La menace terroriste en Suisse reste élevée. Elle provient en premier lieu de la mouvance djihadiste. Les attentats perpétrés en 2020 en Suisse et dans les pays voisins (France, Allemagne et Autriche) confirment cette évaluation.
Les attentats nécessitant peu d'organisation et de logistique, perpétrés par des individus agissant de manière autonome, constituent la menace la plus probable. Les éventuels attentats devraient viser en premier lieu des cibles dites molles comme des groupes de personnes, des bâtiments peu sécurisés et des installations de transports publics. Chez les auteurs, la radicalisation et l'orientation vers la violence coïncident de plus en plus souvent avec des crises personnelles ou des problèmes psychiques.
Vers le rapport de situation détaillé "Sécurité Suisse 2021" (PDF)
Source : SRC