Politique de sécurité : il faut renforcer la coopération internationale
Suite à la guerre en Ukraine, le Conseil fédéral veut orienter davantage la politique de sécurité et de défense de la Suisse vers une collaboration internationale et moderniser l'armée. C'est ce qui ressort d'un rapport complémentaire au Rapport sur la politique de sécurité 2021.
Selon le Conseil fédéral, l'attaque de la Russie contre l'Ukraine a détruit l'ordre de paix basé sur des règles en Europe. Une analyse rapide de la guerre et de ses conséquences s'imposait donc. Le Conseil fédéral y a désormais répondu sous la forme d'un complément au Rapport sur la politique de sécurité 2021 publié.
En substance, il ressort du rapport complémentaire que la menace croissante d'une gestion hybride des conflits s'est confirmée. Il s'agit par exemple de la désinformation, de l'influence, des cyber-attaques, des attaques discrètes et d'un conflit armé. De manière générale, les forces armées européennes sont à nouveau davantage conditionnées à la dissuasion et à la défense contre une attaque militaire et à une guerre conventionnelle. En conséquence, la dynamique des coopérations en matière de politique de sécurité et de défense s'est accrue.
Combler plus rapidement les lacunes en matière de capacités militaires
Le rapport complémentaire conclut que la Suisse doit orienter sa politique de sécurité et de défense de manière plus conséquente vers une coopération internationale. Les possibilités citées sont le développement de la coopération en matière de politique de sécurité et de défense en Europe avec l'OTAN et l'UE. Dans le respect de la neutralité, la coopération doit servir à renforcer la propre capacité de défense. Concrètement, il s'agit par exemple de manœuvres comme d'exercices isolés, d'une extension de la capacité de coopération militaire à des domaines liés à la défense ainsi que d'une intensification du statut de partenaire auprès de l'OTAN ou d'une participation de l'armée à des formations de l'UE pour des missions de sauvetage et d'évacuation.
Le rapport se penche également sur les enseignements militaires tirés de la guerre et sur les conséquences pour le développement des capacités de l'armée. Dans des domaines tels que la cyberdéfense, la mobilité, la protection contre les attaques aériennes et l'appui-feu indirect, la planification des capacités est en bonne voie. Il s'agit maintenant de faire progresser la modernisation, les capacités et les moyens de l'armée en augmentant les ressources financières et en observant en permanence les enseignements tirés de la guerre. Selon le rapport, il existe des lacunes critiques en matière de capacités dans le domaine de la défense antichars et de la capacité à durer, notamment en raison d'un approvisionnement insuffisant en munitions. Le DDPS a donc l'intention d'acquérir un missile sol-sol de grande portée et de demander une augmentation des stocks de munitions et d'engins guidés avec le programme d'armement 2023.
Source : Conseil fédéral/rédaction