Quand le travail devient une addiction
Accomplissement, épanouissement et base de vie d'un côté. De l'autre, le surmenage, le burnout et le workaholisme : Le travail n'a pas seulement de nombreuses formes et facettes, mais aussi de multiples formes et conséquences. Mais que se passe-t-il lorsque ce qui est censé assurer l'existence se transforme en dépendance ?
Le travail est une bonne chose, travailler beaucoup est également considéré comme positif dans notre société. Cela ne va pas forcément de pair avec un surmenage ou même un éventuel burnout. Celui qui travaille souvent et beaucoup peut tout à fait le faire avec plaisir et s'épanouir ainsi. Même si le risque de workaholisme guette ceux qui en font plus que la moyenne, ce terme a une connotation plutôt positive. Ce n'est qu'en l'augmentant que l'on peut parler d'addiction au travail et que la frontière avec la maladie se rapproche. Qu'est-ce qui caractérise les drogués du travail ? Ce sont des personnes qui présentent un comportement addictif typique, c'est-à-dire qui ont besoin de toujours plus d'une chose pour pouvoir passer la journée. Elles sont ainsi prisonnières de la boucle permanente qui en découle : Toute leur estime de soi repose sur leur travail, elles ne sont donc plus en mesure de s'en distinguer, travaillent de manière compulsive et vivent un perfectionnisme prononcé.
Où se cache le workaholisme ?
Dans la société moderne, les gens travaillent beaucoup plus que les générations précédentes au cours des siècles précédents. Avec les Lumières est apparue une promesse moderne qui s'est étendue de la révolution industrielle à la révolution numérique et à la mondialisation : les hommes seront libérés du travail. Jusqu'à aujourd'hui, c'est resté une promesse. En effet, les tâches grossières, manuelles ou répétitives ont entre-temps été confiées à des machines ou au monde de l'informatique. Il est toutefois étonnant de constater que l'homme, à peine débarrassé du travail physiquement pénible, récupère son manque de liberté en devenant accro au travail.
L'addiction au travail est une forme de dépendance. On ne peut plus se passer de travail et on développe un grand désir pour l'activité et la reconnaissance correspondante. L'addiction à la performance en fait partie, on veut se prouver quelque chose à soi-même. Le workaholisme est décrit comme un besoin excessif de travailler. Dans cet état, d'autres domaines importants de la vie perdent de leur importance. Ainsi, les contacts sociaux se rompent peu à peu et l'obligation de se définir par le travail continue d'augmenter. La spirale s'enclenche et, comme dans toute addiction, la dose doit être constamment augmentée pour être satisfaite. Cela peut finalement déboucher sur des maladies. Celui qui travaille en permanence plus de 50 heures par semaine est déjà très proche du workholisme.
addiction à la reconnaissance, à la performance et au travail
L'addiction au travail trouve souvent son origine dans un engagement excessif. Ce sont surtout les cadres et les indépendants qui sont concernés, car ils se donnent à fond et éprouvent une grande satisfaction à la vue des succès et des résultats, des encouragements et des commandes ou projets supplémentaires. Si cela reste une phase passagère et que l'on trouve un équilibre, c'est tout à fait positif. Mais cela devient risqué lorsque ce fort engagement est étroitement lié au système de valeurs personnel et à la manifestation de l'estime de soi.
Celui qui lie sa propre valeur à la performance au travail est plus rapidement touché par l'addiction au travail. L'obligation de vouloir tout faire à la perfection pour se valoriser et valoriser les autres entraîne une perte de la capacité à séparer l'essentiel de l'accessoire. Pour pouvoir tout faire, il y a des équipes spéciales la nuit et des heures supplémentaires le week-end. Les thérapeutes expliquent la tendance d'une personne à une telle forme d'addiction par l'éducation, l'hérédité, l'histoire personnelle et les circonstances sociales, les influences de la société jouant également un rôle. Mais quels sont les symptômes qui permettent de reconnaître une addiction au travail ?
- Vous pensez de plus en plus, même en dehors des heures de travail, à votre travail.
- Vous réfléchissez aux moyens de vous procurer encore plus de temps pour votre travail et vous sacrifiez pour cela vos loisirs, vos hobbies et vos contacts sociaux.
- Ils développent un degré élevé de perfectionnisme et perdent la capacité de fixer des priorités.
- Vous sentez qu'au fond vous travaillez trop.
- Vous faites un planning propre et vous vous rendez compte que vous passez toujours plus de temps à travailler que vous ne l'aviez prévu.
- Par manque de temps, vous repoussez les tâches prioritaires, ce qui vous met encore plus sous pression.
- Vous oubliez des rendez-vous et ne pouvez pas vous expliquer pourquoi.
- Vous êtes en colère contre vos circonstances et éprouvez des sentiments de culpabilité ou les premiers signes de dépression.
- Vous développez des symptômes physiques de manque lorsque vous ne pouvez pas vous consacrer au travail (zones sans Wi-Fi, maladie, vacances en famille, etc.).
- Ils ont des difficultés à prendre des décisions et augmentent la charge de travail pour faire face à tout et à tous.
- Vous poursuivez avec acharnement des objectifs ou des plans que vous voulez réaliser à tout prix.
Conseils
Si vous voulez savoir si vous êtes en danger, la première étape consiste à être honnête avec vous-même. Les premiers symptômes se manifestent-ils régulièrement ? Il y a une différence entre travailler presque 24 heures sur 24 pendant quatre semaines dans le cadre d'un projet et adopter les comportements correspondants sur une période de plusieurs mois ou années. Commencez par établir un planning de travail contraignant pour vous-même :
- Consultez vos amis et votre famille et permettez-leur d'aborder explicitement le sujet si vous travaillez trop.
- Soyez très rigide avec les rendez-vous de loisirs, donc prenez la soirée foot avec vos amis et la fête d'anniversaire de votre enfant avec le même sens du devoir que vos rendez-vous professionnels.
- Éteignez les appareils mobiles le soir et créez des îlots de temps pendant lesquels vous ne travaillez pas.
- Apprenez à faire confiance aux autres - cela crée la possibilité de déléguer.
- Apprenez à ne pas faire dépendre votre estime de soi exclusivement de votre travail.
A propos de l'auteur :
Stefan Häseli est formateur en communication, keynote speaker, animateur et auteur de plusieurs livres. Il dirige une entreprise de formation en Suisse. Expert en communication, il accompagne depuis des années de nombreuses entreprises et des conseils d'administration de multinationales.