Les tiques profitent du réchauffement climatique
En Suisse, on dénombre chaque année environ 14 000 piqûres de tiques, plus communément appelées morsures de tiques. La tendance est à la hausse. Des chercheurs de Suisse romande ont trouvé une explication possible à l'augmentation exceptionnelle des piqûres de tiques au cours des dernières années. Leurs analyses montrent que les tiques se sentent de plus en plus à l'aise en Suisse.
Petite, gênante et dangereuse : c'est ainsi que l'on pourrait caractériser une tique. C'est justement là où l'on se trouve de préférence par ce beau temps printanier, à savoir dans la nature, que les arachnides sont à l'affût. Jusqu'à une hauteur de 1,5 mètre au-dessus du sol, elles espèrent trouver des visiteurs humains ou animaux dans les sous-bois et sur les plantes en bordure de forêt et de chemin.
L'espace vital s'est agrandi de près de deux tiers
"Selon une étude menée par des chercheurs de Suisse romande, l'espace vital adapté aux tiques a augmenté de près de deux tiers entre 2009 et 2018", constate Felix Ineichen, spécialiste des tiques à la Suva. En chiffres, cet habitat a augmenté de plus de 4000 kilomètres carrés durant la période mentionnée, ce qui correspond à environ deux fois la superficie du canton de Saint-Gall.
L'évolution des conditions climatiques pourrait être l'une des raisons pour lesquelles les tiques se sentent de plus en plus à l'aise en Suisse. "Dans les régions situées entre 500 et 1000 mètres d'altitude, les conditions ont tellement changé que les tiques s'y plaisent de plus en plus", explique Ineichen. Cette évolution se reflète dans les chiffres des piqûres de tiques. Entre 2012 et 2016, il y a eu en moyenne 10 000 piqûres de tiques par an. L'évaluation des années Corona n'est pas encore terminée. Cependant, les estimations montrent déjà que la période suivante, entre 2017 et 2021, comptait déjà environ 14'000 cas par an. Cela correspond à une augmentation de 40 pour cent.
La météo influence fortement les chiffres
Même si l'on observe une nette augmentation des piqûres de tiques au cours des dernières années, les chiffres sont soumis à des fluctuations annuelles. Le temps a une grande influence sur le nombre de piqûres de tiques. Si les températures augmentent dès le mois de mars, cela provoque un double effet. "D'une part, les tiques sortent plus tôt de leur torpeur hivernale et, d'autre part, les gens passent plus de temps à l'extérieur", explique Ineichen.
Les statistiques confirment qu'il existe un lien entre la hausse des températures et le nombre de piqûres de tiques, car c'est au cours des mois de mai, juin et juillet que les assureurs accidents enregistrent le plus grand nombre de piqûres de tiques.
Comment se protéger des piqûres de tiques ?
Les tiques peuvent être à l'origine de la maladie infectieuse de Lyme ou de méningites. Il est donc important de se protéger contre les piqûres de tiques. Ces conseils sont à suivre :
- En forêt et dans les jardins, évitez les broussailles et les sous-bois pour ne pas vous faire piquer par les tiques.
- Porter des vêtements fermés de couleur claire. Cela permet de détecter et d'enlever les tiques avant qu'elles n'atteignent la peau.
- Utiliser des produits anti-tiques pour la peau et les vêtements.
- Après un séjour en forêt ou dans le jardin, inspectez votre corps à la recherche de tiques.
- Si une tique est trouvée : L'enlever le plus rapidement possible avec une pincette pointue ou une pince à tiques spéciale.
- La Suva recommande de se faire vacciner contre la méningite FSME (méningo-encéphalite verno-estivale), car il n'existe aucun traitement spécifique contre cette maladie rare mais grave. La vaccination est le meilleur moyen de l'éviter.
Autres informations utiles auprès de la Suva :
Article spécialisé "Piqûre de tique : l'assurance prend-elle le relais ?"
Article spécialisé "Attention aux tiques - une piqûre avec des conséquences"