Travail de détective : sur la piste des virus et des bactéries
La pandémie de Corona représente un défi extraordinaire pour l'équipe d'Annelies Zinkernagel, directrice de la clinique d'infectiologie et d'hygiène hospitalière. Mais c'est aussi l'occasion d'ancrer encore plus solidement les mesures d'hygiène dans le quotidien de l'hôpital.
Madame Zinkernagel, à quoi ressemble le travail quotidien d'une détective sur la piste des germes à l'hôpital universitaire de Zurich ?
Lorsqu'un patient nous est adressé en consultation, nous établissons un diagnostic différentiel et en déduisons une proposition de diagnostic, suivie d'une proposition de traitement. Si les résultats arrivent, le traitement est éventuellement adapté ou ajusté. Si une épidémie est constatée à l'hôpital, nous recherchons l'origine de l'épidémie et sommes responsables, si nécessaire, de l'isolement et du dépistage des patients.
Comment détecter à temps et exclure la propagation d'un virus de la grippe, par exemple, lorsque des collaborateurs tombent malades entre eux mais ne présentent aucun symptôme ?
A l'USZ, les mesures d'hygiène standard telles que le respect de l'hygiène des mains, le fait de rester à la maison en cas de symptômes de refroidissement ou de grippe, etc. s'appliquent déjà bien avant le Covid-19. Les collaborateurs et les patients ne présentant aucun symptôme ne sont pas soumis au test de dépistage de la grippe. Il en va autrement avec Covid-19 : tous les patients sont testés pour le virus à leur entrée à l'hôpital.
En cas de résistance aux antibiotiques, qu'est-ce qui influence l'utilisation d'antibiotiques dits de réserve contre les germes multirésistants ? Quels sont les facteurs à prendre en compte en cas d'urgence absolue ?
En Suisse, il y a heureusement relativement peu de germes multirésistants. Les réserves d'antibiotiques ne doivent être utilisées que très rarement sous nos latitudes - lorsque nous devons traiter une infection bactérienne provoquée par une bactérie multirésistante.
Qu'est-ce qui préoccupe actuellement le plus l'hôpital universitaire de Zurich en matière de prévention des infections ou de protection des patients particulièrement vulnérables ?
Actuellement, le Covid-19 est bien sûr au cœur de l'actualité, car nous sommes régulièrement confrontés à des micro-organismes résistants difficiles à éliminer.
Que se passe-t-il pendant la phase d'isolement ?
L'isolement permet d'éviter qu'un micro-organisme ne se propage à d'autres personnes. Depuis le Covid-19, tout le monde à l'USZ et de nombreuses personnes dans la vie quotidienne portent un masque, gardent leurs distances et font attention à leur hygiène des mains. De ce fait, il n'y a pratiquement pas d'infections grippales cette année. Les mesures sont donc utiles !