Évolution de l'absentéisme

Des analyses réalisées en Allemagne montrent que l'augmentation de l'absentéisme ne s'explique pas simplement par Covid-19. Pour une analyse actuelle des arrêts maladie, l'institut berlinois IGES a évalué les données de plus de 2,4 millions de personnes actives assurées auprès de la DAK-Gesundheit.

Les échantillons ne montrent pas d'augmentation de l'absentéisme au cours de l'année ni de lien direct entre le nombre de cas Covid et l'absentéisme. Lors de l'interprétation et de la comparaison avec la Suisse, il faut toutefois tenir compte du fait que le nombre de cas en Allemagne était significativement plus bas.

Les taux d'absentéisme les plus élevés se trouvent dans la première vague. Ensuite, on observe une baisse et les taux d'absentéisme sont inférieurs à ceux des années précédentes. La deuxième vague, à partir d'octobre, n'entraîne pas d'augmentation correspondante de l'absentéisme, malgré un nombre élevé de cas. Sur l'ensemble de l'année, ceux-ci sont légèrement inférieurs à ceux des années précédentes. L'analyse des causes de l'absentéisme ne révèle pas non plus de lien direct avec Covid-19, mais les maladies psychiques ont atteint un nouveau record avec 20 % de l'ensemble des absences, avec notamment une nette augmentation de 8 % des troubles de l'adaptation.

Les maladies du système musculo-squelettique ont également augmenté, les jours d'absence pour cause de douleurs dorsales ont augmenté de sept pour cent par rapport à l'année précédente. Les maladies respiratoires n'occupent que la troisième place des principaux types de maladies en 2020, avec une baisse de 3,6 pour cent.

Les branches avec une grande proportion de télétravail ont eu moins d'absentéisme que les autres en 2020 : Ainsi, l'analyse montre un taux d'absentéisme inférieur à la moyenne pour les banques, les assurances ou les services informatiques. Dans le secteur de la santé ainsi que dans les branches transport, logistique, il y avait cependant des taux d'absentéisme supérieurs à la moyenne.

Causes de l'évolution

Revenons à l'évolution en Suisse. Même s'il n'est pas possible de tirer des conclusions à l'échelle de la Suisse, on peut supposer que l'augmentation de l'absentéisme en Suisse n'est pas due à des arrêts de travail liés à Covid 19. C'est plutôt l'augmentation de la charge de travail ressentie par environ 50 pour cent des personnes actives qui pourrait être à l'origine de l'augmentation de l'absentéisme.

Promotion Santé Suisse a mené une enquête sur l'indice de stress au travail au premier trimestre 2020, soit avant la phase aiguë de la pandémie de Covid-19 : Trois travailleurs sur dix se plaignent de stress et plus de la moitié d'entre eux sont épuisés émotionnellement. Cela s'explique notamment par un déséquilibre entre les charges et les ressources. Les collaborateurs concernés ont un risque accru de développer une maladie psychique, comme par exemple un burnout, avec un risque d'incapacité de travail de longue durée ou permanente.

Conséquences pour les entreprises

L'augmentation correspondante des défaillances se répercute financièrement d'une part sur les assurances IJM et d'autre part sur les entreprises. Les assurances doivent parfois assainir les contrats, c'est-à-dire augmenter les primes, ce qui entraîne des coûts supplémentaires pour les employés et l'entreprise. Les frais d'assurance ne représentent toutefois qu'une partie des coûts et des problèmes ; la charge supplémentaire pour les supérieurs et les collaborateurs, les retards et les problèmes qualitatifs sont généralement bien plus dramatiques.

Cet article spécialisé est paru dans l'édition imprimée SAFETY-PLUS 3-2021.
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